TOTALE BRUCE TIMM PART 1
- TOTAL JAPON
- 26 mai 2020
- 11 min de lecture
Bonjour les p'tits loups, c'est Pacboy ! On se retrouve à nouveau pour une grosse série de vidéo, cette fois ci encore sur une personne de mon enfance, qui a conditionné ma vie future par ces créations. Pour cette vidéo, je vais surtout retranscrire ce livre qui est un très long entretien avec Bruce Timm, qui est la personne sur lequel nous allons retranscrire son œuvre. Et dans la préface, écrite par Grant Morrison, qui est pour moi sûrement un, si ce n'est le meilleur auteur de comics actuel, il fait l'apologie bien sur de Bruce Timm à travers ce qu'il a apporté. Il considère, et je lui donne raison, que si actuellement les gens de ma génération, et même celle précédente, ce sont mis à aimer l'imaginaire, qu'il soit manga ou comics, et rendre notre culture contemporaine plus geek. Si plusieurs artistes ont réussi à transformer notre monde et à le rendre plus ouvert, Bruce Timm en fait admirablement parti à travers son univers. Et nous allons découvrir ces œuvres, mais aussi pourquoi elles ont révolutionné, encore aujourd'hui et fait avancer à rendre moins obscure la folie geek.

Bruce Timm est né le 8 férier 1961, en Oklahoma, le troisième enfant d'une portée de 4, d'un père ingénieur et d'une mère travaillant pour la compagnie du téléphone. Si sa mère appréciait en loisir, peindre et dessiner, rien ne présageait dans sa famille une prédisposition au dessin et à la passion pour les comics. Son grand frère en avait quelques uns, mais cela ne l'intéressait pas plus que ça. C'est au milieu de ce foutoir, et dans un milieu assez pauvre, qu'il ne recevait que quelques comics lorsqu'il était malade. Gamin, il avait d'autre passion comme les Hot Wheels et enfin qu'à 12/13 ans qu'il commencera légèrement à en acheter plus.
C'est à l'adolescence à 14/15 ans, où il va commencer à lire des comics à foison, devant faire beaucoup de marche pour trouver des librairies spécialisées, car ne trouvant pas dans les hypermarchés, les comics dont il était fans : ceux de l'éditeur Warren. Ces séries de comics d'horreurs, étaient pour lui une véritable passion, il s'amusait même à reproduire les dessins. Il persistera là encore grâce à la folie Batman qui va s'emparer des écrans, avec la série live des années 60 avec Adam West. Suivra alors d'autres show comme le fantôme de l'espace, les impossibles, birdman ou encore les aventures de Jonny Quest. Il recevra même une tonne de comics de la part d'un de ces amis souhaitant s'en débarrasser. Ce qui lui plaisait avant tout, c'était les costumes qu'il s'amusera à étudié et décalqué. Du captain America, du Daredevil, du Spiderman ou bien encore des dessins de John Buscema, qu'il remarquait bien différent selon qu'ils étaient encrés par Vince Colletta ou par Sai Buscema. Il commençait à analyser la dimension artistique de tout ça.

Il avait une théorie concernant les dessinateurs, pour lui tous les enfants dessinent. Les dessinateurs ne sont que ceux qui persisteront après leur développement, encouragés ou persévérant.
D'ailleurs amis artistes, vous allez être dingue, car un des génies actuels à commencer et en sans honte en apprenant en décalquant en masse les pages de comics qu'il lisait. Adorant reproduire les monstres et les comics, en tenant les pages contre la fenêtre, n'ayant pas de table lumineuse. N'ayant jamais suivi de cours de dessins, et timide de surcroit, ces dessins portait l'attention de ces camarades de classe, qui l'approchait pour leur demander des dessins. Il affirmait que si il aurait su dessiner un cheval, il aurait eu du succès avec les filles. Hélas, cela restera pendant des années, sa plus grosse faiblesse. Hélas, un peu comme les générations précédentes, sa passion des comics, le rendait assez solitaire, car connoté pour les enfants. Le rendant peu fier d'en lire en public quitte à subir des brimades de ces camarades.
Malgré les années qui passent, il continuera à être totalement autodidacte, et ce malgré que ces parents lui auraient offert une école spécialisé, qu'il regrette, car admettant ne pas connaître encore la perspective actuellement ou bien encore d'autre rudiments, il arrivera à faire semblant pour tenter de réussir dans le métier, même si les incertitudes sur son avenir se font alors bien plus grande, et finissant par travailler à K-Mart. Paresseux et sans ambition, mais surtout détestant son job, il va postuler pour annonce de dessinateur pour les studios filmation. Il a du alors passer un test, de « layout » bien particulier. Le layout de base est l'étape qui suit le storyboard, et qui consiste à intégrer tous les niveaux de décors et d'animation à la taille réelle de tournage. Pour Filmation, cela consistait à faire une « mise au net » du dessin en aggrandissant le storyboard et de dégrossir le trait pour le rendre net et assuré pour ensuite que le dessin soit confiés au département animation. D'ailleurs, il n'aura pas le job au premier coup, mais seulement lors d'un deuxième entretien, un an plus tard. C'est comme ça, qu'il rentrera dans l'animation.

Peu ambitieux et conscient de ces faiblesses, il savait que son travail n'était pas aussi bon que les professionnels dans les comics books, mais bien au niveau des dessins animés miteux de l'époque. Il commença en 1981 à travailler pour le dessin animé Blackstar. Un sorte de Conan John Carter de troisième zone, où le héros pointait son épée de temps en temps, et qui ne découpait rien avec, juste sortait des rayons laser. A croire, que cette série sortait du Mondo cinematic universe, dédicace à JDG. Il était ravi de vivre pour dessiner et Filmation avait pour crédo à ces employés « ne perdez pas tout votre temps à faire un dessin génial, faites en un bon, c'est tout. » comme le dit Bruce Timm, c'était une manière de dire à ces employés qu'ils n'étaient pas assez qualifié pour faire des bons dessins, et que faire simple serait le mot d'ordre.
Il dessinait même très peu au final, puisque les plans étaient très souvent réutilisait, et il suffisait de coller la bonne image au bon endroit ou de décalquer le storyboard. Le tout en indiquant le numéro de la scène et de préciser les mouvements de la caméra. Le boulot était fini le mercredi régulièrement, et les deux derniers jours de la semaine servait à glander ou dessinait des trucs de son côté. Il fera même sa première rencontre avec un auteur qu'il admirait Russ Heath de chez DC Comics. Qu'il harcèlera de question, et face à ces réponses franches de l'auteur, qui ne faisait ça que pour l'argent, il trouvait ça quand même marrant et passionnant de lui poser des tas de questions sur son travail. Conscient par contre de son talent, il ne lui demandera jamais de l'aider à réaliser son rêve en lui proposant un travail chez DC Comics. Avant l'ouverture de la diffusion en syndication, et donc de vendre ces animés à plusieurs chaines, le travail consistait à créer la saison d'épisodes animés à l'été, et d'être licencié à la rentrée, sauf si chance, et donc de bosser pour des travaux promotionnels. Bruce retournera donc à K-Mart.
Ce n'est qu'en 1982, soit un an plus tard, qu'il retrouvera un travail en tant qu'intervallistes sur le film Brisby et le secret de NIMH de Don Bluth. L'intervalliste est celui qui anime les images intermédiaires. Imaginons que vous avez une image A, d'un homme assis, et une image B, avec un homme levé. L'intervalliste va celui qui va faire les dessins entre l'image A et l'image B. Hélas, vu le flop du film, retour à la case départ pour Bruce, qui n'arrivera pas à rester dans l'équipe de Don Bluth. Mais Filmation le réembaucha aussitôt car souhaitant lancer leur nouvelle série en 1983, la série Les maîtres de l'univers aka Musclor chez nous. Là encore typé fantaisie, mais cette fois ci le budget en hausse, permet de rendre une série de soixante cinq épisodes et donc de travailler une année entière. Filmation attendant le résultat et les retours sur la série les maitres de l'univers, Bruce se vu proposer deux travails, un toujours pour filmation, sur la série t'as l'bonjour d'albert ou sur le jeu vidéo Space Ace de Don Bluth, voyant là la possibilité de découvrir de nouveau média, il choisira la solution Don, où il enchainera d'ailleurs sur Dragon's Lair 2. Ce qu'il adorait sur le fait de travailler avec Don Bluth, c'était de voir une équipe de passionnés qui souhaitait pas réutiliser des plans pour coupe budgétaire, comme le faisait même Disney à l'époque, mais bien à toutes les possibilités qu'offrait l'animation pour expérimenter encore et toujours. Don avait même créé son propre studio d'animation pour espérer devenir le premier studio d'animation des Etats Unis. Don faisait même des grandes réunions, où il prêchait de grand discours sur l'état de l'animation et sur les possibilités du métier. Ces réunions étaient une source d'inspiration pour Bruce, qui lui donnait envie de travailler dans le métier. Il trouvait en Don, son premier mentor qui lui inspirait de l'amour pour son secteur. Si il reconnaît avoir beaucoup appris chez filmation et qu'il était au moins bien payés. Il a pu alors apprendre et mettre en pratique des théories comme « la compression et l'étirement » ou « les droites contre les courbes » respectant alors l'anatomie humaine. C'est bien chez Bluth qu'il a compris qu'il devait s'améliorer, et de comprendre les poses distordus pour donner plus d'impact aux images. Allant à l'encontre d'un corps humain, mais permettant avec ces images extrêmes, qu'un dessin d'un milliseconde permet d'apporter plus d'épaisseur à l'action. Oui comme les images distordus et donc bizarre, qui pullulent sur twitter pour se moquer d'un animé, sans comprendre l'importance qu'ont ces images. Artistiquement parlant Bruce trouvait plus de satisfaction à travailler avec Don et son équipe.

La vie continue, et hélas Space Ape sera là encore un flop, qui obligera à stopper sa collaboration avec Don, pour se retrouver sur G.I. Joe en 1985 de Marvel et Sunbow production. Pour la première fois, il travaillera sur le design des personnages secondaires, des foules et des véhicules, même si il devra souvent respecter les jouets, voir décalquer les figurines. Sans compter qu'il verra l'animation entièrement envoyés au studio japonais Sunbow. En parallèle, il fera des mini comics de 8 à 10 pages sur les Maitres de l'univers, ce qui va le permettre de gagner en confiance, et même si de son aveux, de trouver ça médiocre, il va commencer à faire les conventions de comics de San Diego, le San Diego Comic Con pour montrer ces portfolios à des auteurs de comics, pour espérer du travail, ou d'excellents conseils pour s'améliorer. Il recevra d'excellents conseils de Archie Goodwin ou de Carl Potts. Si il sera pris de haut par certains, la plupart des conseils qu'il recevra, l'aideront à s'émanciper et gagner en confiance.
Enchaîner des productions sans intérêt chez Filmation l'ennuyer, et à l'époque où il travaillait sur She-Ra il va commencer à rencontrer des auteurs, comme Dave Steven, qu'il va connaître en colorisant un épisode de Crossfire pour Will et Mark Evanier. Il se proposera pour encrer la série Rocketeer. Bruce admirait Dave chez les auteurs de comics de sa génération, il faisait office de légende. Après avoir fini son travail, il analysera pendant des heures Dave sur ces planches à dessins, remarquant son soucis du détail, surtout au niveau de l'encrage. Il apprendra aussi des techniques de colorisation de la part de Dave. Et si on peut noter encore des travaux pour des dessins animés dérivés de jouets comme Spiral Zone de chez Kushner Lock, il va décider là encore d'abandonner cette série plus mercantile, pour une série plus ambitieuse qu'était Mighty Mouse the new adventures de Bakshi et John Kricfalusi. Si Bristy est le projet qui dépasse en qualité tous les travaux auquel il a participé jusqu'à alors, Mighty Mouse était le plus gratifiant d'un point de vue artistique qu'il a accompli dans le milieu de l'animation. Si le travail consistait à faire le layout comme Filmation, cette fois ci les méthodes de travail étaient différentes. Il fallait faire aussi bon que le travail de départ du storyboard, et l'équipe voulait que les dessinateurs s'améliorent à chaque dessin à reproduire. Pas de poses prédessinées, il fallait tout reprendre depuis le début. Il recevait des conseils et des méthodes pour améliorer sa mise au net des storyboard en indiquant comment les améliorer. John était un bourreau de travail, qui revait de revenir à l'age d'or de Bob Clampett de Warner Bros. Et malgré le faible niveau de Bruce, il n'aimait pas prendre de gants pour forcer les gens à s'améliorer et incendia plus d'une fois Bruce de son niveau médiocre, voir à le ridiculiser, tant qu'il ne revenait pas avec de meilleurs dessins. Malgré les coups de déprime qu'infligeait cette méthode sur le mental de Bruce, il persista et continua jusqu'à donner satisfaction à John, qui fera par la suite des compliments sur son travail à force de s'améliorer. Si chez Filmation il avait des horaires de fonctionnaires avec fin du travail à 18h, avec John, c'était une petite équipe de passionné, aux délais courts, aux travaux fastidieux et ce de jusqu'à 1 à 2h du mat.
Malgré tout, sur le long terme, il ne se voyait pas continuer à bosser sur les insultes et railleries. Mais le milieu du dessin est un cercle assez fermé, et cela lui permettra encore de continuer à connaître des gens pour la suite. Comme Ted Blackman, lui aussi peu intégré au final, et qui s’avérera utile pour les décors de sa future série Batman.

Il enchaînera alors en 1988 juste après sur Beany and Cecil où pour la première fois il réalisera 5 épisodes, comme the courtship of cecilia ou the framed freep. Même si il indique avoir juste diriger les animateurs sur la mise au net, laissant le reste à John, il ne considère pas vraiment avoir tenu cette fonction, malgré les crédits des épisodes concernés. On peut d'ailleurs noter qu'à cause de désaccord entre les différentes chaines sur la série et les ayants droits de Beany and Cecil, Bruce, au milieu de cette affaire, a tenté de discuter avec Richard Raynis, qui devant son talent, lui aura même proposé du travail pour COPS et SOS Fantôme en tant que designer de personnage. Le côté désagréable du travail de Beany and Cecil, qui était pourtant sa première expérience dans la réalisation, était les désaccords entre la chaine et John sur le ton de la série, que la chaine trouvait trop violente. Au revoir les libertés de Mighty Mouse, bonjour les situations inconfortables avec une guerre d'ego entre John qui à chaque réprimande sur la violence de la série, souhaitait encore plus choqué les gens d'ABC. Bruce ayant préféré quitter la série avant même le début de la diffusion de celle-ci. L'atmosphère pesante aura eu raison de ces relations de travail avec John. Et cela aura eu raison des résultats qualitatif sur la série, peu de temps pour réaliser l'animation, et donc résultat précipités et médiocre.


La suite fut une longue descente aux enfers pour Bruce, au bord de la dépression nerveuse, ayant quitter une production catastrophique chez Beany And Cecil, obligé de retourné dans la coloration pour les éditeurs First et Malibu/Eternity. Malgré un excellent départ, parti avec juste de l'envie, de l'entrain et une véritable passion pour le milieu, il en finira totalement désabusé. Il venait même de rencontrer, ce qui sera sa future femme, il réfléchissait à tout arrêter, car la colorisation n'apportait pas assez, et si il devait fonder une famille, il se devait d'apporter un revenu satisfaisant. De son aveu, il a même développé un ulcère, qui a engendré un changement radical dans sa vie personnel, arrêtant le trop sucré et le trop salé, la cigarette ou encore le café et l'alcool.
Un véritable traumatisme, qui l'a poussé à reprendre sa vie en main. Il proposera alors ces dessins pour Disney ! Mais là encore, face au test d'entrée, il sera recalé. Il se remémore encore cette anecdote, en se disant que s'être fait récalé par Disney est au final la meilleure chose qui le soit arrivé. Mais sur le coup, c'était encore un coup dur, pour quelqu'un qui tentait de se retrouver.
C'est ainsi qu'il recevra alors le coup de fil salvateur, celui de Bob Camp, travaillant pour Warner Bros, qui allait lançait une division télé et produire des dessins animés. Il rencontrera alors Art Vitello qui allait devenir son patron sur Tiny Toons.
Mais tout ça, ça sera pour une prochaine vidéo.

On peut constater l'horreur du milieu artistique, il faut réussir à se faire sa place, et s'améliorer sans cesse, face aux nouveaux challenges qui peut arriver. Parti de rien, totalement autodidacte, Bruce n'a jamais vraiment appris à dessiner sérieusement. C'est à force d'expériences, d'acharnements et de travail, mais aussi et surtout une véritable passion pour le milieu, l'encourageant à apprendre auprès des différents patrons qui l'ont entourés, que Bruce va se réveler unique dans son style. On verra alors Bruce développer son univers et émerveiller petits et grands avec ces œuvres. Mais ça, ça sera pour la suite de la TOTALE BRUCE TIMM. Alors à bientôt pour une nouvelle vidéo, partagez en masse celle ci et liker là pour qu'elle fasse le plus grand bien auprès des dessinateurs autodidacte qui tente de réussir.

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